L’alimentation du jeune enfant et la dysphagie

L’alimentation du bébé est simple lorsqu’il arrive à la maison après la naissance. Soit, maman va l’allaiter ou il prendra du lait maternisé commercial. Boire son lait est nécessaire à sa croissance et à son développement. Les parents, le corps médical et toute la famille suivent de près si bébé s’alimente suffisamment pour ne pas maigrir et grandir. On dit bien « Quand l’appétit va tout va… ». Mais parfois, ce n’est pas vraiment facile de faire boire et manger le jeune enfant.

Problème d’alimentation et les impacts au quotidien

Un problème d’alimentation a des impacts significatifs sur la vie des parents et de toute la famille. En effet, cela peut parfois prendre de nombreuses heures par jour pour que l’enfant s’alimente. C’est alors une préoccupation importante des parents qui demandent plusieurs suivis médicaux.

Également, la phase du sommeil de l’enfant et des parents est perturbé. De prévoir des activités hors de la maison pour aller manger au restaurant est difficilement envisageable. Ou, faire garder l’enfant par d’autres personnes peut devenir une source de stress pour les parents. Les dangers peuvent aller jusqu’à un risque de complications pulmonaires où il y a un risque d’aspiration de la nourriture dans les poumons. Souvent dans ces situations, l’enfant a un besoin d’équipements spécialisés à la maison pour le gaver, faire la succion, etc…

Dysphagie, trouble d’alimentation et trouble de déglutition

La difficulté à prendre et à avaler de la nourriture ainsi que des liquides pour s’alimenter se nomme la dysphagie. Le trouble sous-jacent de l’alimentation peut être léger ou très sévère. Il touche les aspects moteurs, sensorielles et comportementales de l’enfant. La dysphagie ne se retrouve pas dans tous les troubles de l’alimentation. Certains enfants ayant des problématiques comportementales sont simplement capricieux.

La définition d’un trouble de déglutition est la difficulté à avaler le contenu présent dans la bouche vers l’estomac. Cela peut être la salive, les sécrétions, les liquides, les aliments ou les médicaments. Comme vous pouvez le constater, la dysphagie, le trouble de l’alimentation et le trouble de déglutition vont perturber une multitude d’activités dans la vie de l’enfant et de sa famille.

Ces problèmes d’alimentation se retrouvent surtout chez les enfants ayant des pathologies. Ces enfants ont un diagnostic de paralysie cérébrale, de syndrome génétique comme la trisomie 21 ou une dystrophie musculaire. Les troubles d’alimentation, de déglutition et de dysphagie peuvent aussi se retrouver chez les grands prématurés et les enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Ces enfants vont avoir besoin d’un suivi d’une équipe de spécialistes pour s’assurer que toutes les mesures sont prises pour améliorer la situation au quotidien.

Caprices ou incapacités

Voici quelques aspects à considérer dans l’évolution de l’alimentation de l’enfant lorsqu’il n’a pas de trouble sévère d’alimentation ou de déglutition. En effet, certaines difficultés sont présentes et le parent ne sait pas si c’est du caprice ou une incapacité chez son enfant.

Progression de la consistance des solides

Lorsque l’enfant commence à manger du solide, les purées doivent avoir une consistance lisse. Si nécessaire, ajouter de l’eau peut la rendre plus facile à avaler pour le bébé car cela s’approche de la texture de son lait. Il est aussi possible d’y ajouter de la chapelure, des céréales pour bébé ou de la pomme de terre déshydratée pour l’épaissir. Lorsque la texture est plus épaisse, elle augmente l’effort que doit fournir l’enfant dans sa bouche avant de pouvoir l’avaler.

La deuxième étape est d’écraser les aliments à la fourchette. La texture va varier dépendamment des aliments. Elle peut être granuleuse ou lisse. Par exemple, des aliments faciles à écraser avec la fourchette sont la banane, les carottes cuites, les pommes de terre cuites, les avocats, les poires bien mûres, le tofu, etc.

La troisième étape est de varier les textures en ajoutant des aliments hachées finement d’une grosseur plus petite que 0,5 cm. Cela peut être des légumes comme des fèves vertes, de la courge, du poisson ou des fruits. Le poulet devient également accessible en très petits morceaux.

La quatrième étape est d’introduire des solides pouvant devenir rapidement très mous grâce à la salive. On retrouve dans cette catégorie les biscuits de dentition.

Par la suite, les aliments peuvent être présentés en morceaux de plus en plus gros pour faciliter le développement de la mastication. Lors de la mastication, l’enfant réussit à tenir sa bouche fermée pour utiliser ses nouvelles dents. Les mouvements de la langue pousse le bol alimentaire vers le fond de la gorge pour avaler.

Dans la progression du choix des textures, il faut demeurer vigilant envers les aliments de catégorie mixte comme de la soupe avec des nouilles ou des fruits en conserve où l’enfant doit être capable d’avaler rapidement la partie liquide tout en mastiquant les morceaux contenus dans le mélange.

Durant la période que l’enfant est aux purées, il faut offrir le plus de variétés possibles à l’enfant pour stimuler le sens du goût et les capacités oro-motrices. Parfois, les purées commerciales sont plus faciles à accepter car la texture est plus lisse que celles fabriquées maison.

Les caprices ou un trouble sensoriel

Pour déterminer si l’enfant fait seulement du caprice de ne pas vouloir manger ou si la cause est plus importante que cela, il faut commencer par évaluer où se situe l’enfant dans les aspects suivants:

  • quel est la consistance et texture des aliments qu’il mange et ceux qu’il refusent de manger?
  • quel sont les types d’aliments qu’il mange ou refuse de manger ( sucré, salé, doux, épicé)?
  • quel est la quantité d’aliments qu’il accepte de manger? est-elle toujours égale d’une journée à l’autre?
  • Quel est la température des aliments qu’il accepte de manger (chaud, tiède, froid, glacé)?
  • Quels sont les mouvements des structures de sa bouche ( ferme-t-il les lèvres? est ce qu’il perd de la salive? sa langue bouge-t-elle dans sa bouche?)?
  • Quels ustensiles utilise-t-il pour manger (cuillère, fourchette, doigts, bouteille, verre)?

Après avoir fait le tour de toutes ces questions, il faut déterminer sur quelle composante, il sera pertinent de faire un changement. Pour débuter, cela doit être plus ou moins perceptible par l’enfant. Le choix peut se porter sur la consistance des aliments, soit la température, soit le goût, etc… Il est important de faire un changement à la fois pendant quelques jours avant d’introduire un deuxième changement. En effet, vouloir aller trop vite dans l’évolution des changements va être détecté par l’enfant et il refusera de collaborer.

Il ne faut pas forcer l’enfant à manger malgré lui car il va développer une relation négative envers l’alimentation. Et, cela aura un effet sur bien des aspects de la vie familiale.

Il faut privilégier une routine et une structure. Les repas et des collations doivent être toujours aux mêmes heures avec constance. Également, cette constance doit être aussi envers le matériel utilisé ( la chaise haute, la place dans la salle à dîner, les ustensiles, le verre, l’assiette). Cela facilite grandement la gestion de certaines réactions émotives de la part de l’enfant.

C’est possible que les changements apportées en micro-dose tout en respectant une routine stable n’améliore pas la situation. Dans ces cas, une intervention plus spécifique selon l’approche d’intégration sensorielle peut-être pertinente pour traiter des problèmes d’ordre sensoriel en ergothérapie.

Françoise Lespérance, ergothérapeute de Jouer et Grandir

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Le bricolage et ses bienfaits pour l’enfant

Le bricolage, selon le dictionnaire Larousse, est de faire de petits aménagements de ses propres mains. Donc, pour bricoler, il y a deux composantes importantes soit la motricité fine en utilisant les mains et la composante cognitive pour l’imagination, la créativité, l’organisation et le désir d’obtenir un résultat. En effet, pour stimuler le développement de l’enfant, le bricolage devient un médium très puissant à privilégier régulièrement dans la routine quotidienne.

Il y a des multitudes de bricolage possible dépendamment du matériel que l’adulte fournit à l’enfant. Par exemple, des morceaux de papier de soie, du carton mince de couleur, des crayons de couleur, de la colle en bâton et une paire de ciseaux pour enfant peuvent permettre de réussir une grande variation de bricolage comme démontré dans la photo ci-jointe.

Effectivement, dès l’âge de 2 ans, l’enfant peut déchirer le papier de soie et en faire des petites boules. Avec les crayons de feutre ou de couleurs, c’est un plaisir de faire un gribouillage sur un carton de couleur. Par la suite, il va coller les morceaux de carton mince avec la colle que vous lui présentez. Et voilà, un très beau bricolage que vous avez fait avec l’enfant. Celui-ci va en retirer une grande satisfaction à le montrer à sa famille. Toutes ces actions favorise le développement de son estime de soi que vous aidez ainsi à mettre en place.

MOTRICITÉ FINE ET BRICOLAGE

La motricité fine (Voir autre article ) est l’utilisation des mouvements des mains pour faire les différentes activités du quotidien. L’enfant de quelques mois est malhabile car il apprend à coordonner son œil avec la main (coordination oculo-motrice) pour attraper et relâcher des objets. Par la suite, il raffine de plus en plus sa coordination pour devenir plus précis dans ses mouvements. Il réussit à utiliser son pouce avec son index pour prendre de petits objets tel que des morceaux de nourriture sur sa tablette vers l’âge d’un an.  À deux ans, il est capable de tenir les crayons de couleurs globalement dans sa main pour faire des traits sur une feuille. À trois ans, il contrôle de mieux en mieux le crayon et les mouvements de sa main. Il commence à comprendre le mouvement d’ouverture et de fermeture d’un ciseau pour enfant dans le but de faire des entailles dans du carton mince. Par la suite, les mouvements de ses doigts, de sa main, de son poignet et de son corps se raffinent pour une préhension fonctionnelle de ces crayons et ciseaux. En bref, cela lui facilite la tâche lors de ses jeux de bricolage.

CRÉATIVITÉ ET IMAGINATION

Les premiers bricolage de l’enfant ne représenteront rien de concret pour l’adulte. Encouragez-le à utiliser le matériel que vous mettez à sa disposition tel que la pâte à modeler, les crayons de couleurs, le papier, le carton mince, du papier de soie, de la ouate, des images collantes (stikers), etc. Faites l’activité avec lui pour l’aider à utiliser sa créativité et son imagination. N’essayez pas de deviner ce que le bricolage représente. Demandez-lui et félicitez-le.

Indiquez la date sur certains bricolages que l’enfant fait. En les conservant, vous pourrez remarquer des changements qui démontrent de l’évolution de l’enfant. Sa motricité fine, sa créativité et son imagination à concocter des bricolages variées, colorées et stimulants vont s’améliorer avec le temps.

ORGANISATION ET RÉSULTAT

Après l’âge de 3 ans, conserver un espace accessible à l’enfant dans la maison pour le matériel de bricolage. Cela va grandement le stimuler à l’utiliser. De plus, impliquez-vous directement avec lui de temps en temps. De temps en temps, suggérez-lui de vous faire un « cadeau » sous forme de bricolage à son père ou son grand-père. De cette façon, son intérêt pour ces activités seront stimulés.Bricolage 2 ans

En effet, l’enfant va utiliser toutes ses ressources personnelles (motricité fine, créativité, imagination) et le matériel disponible (le varier régulièrement pour garder son intérêt à bricoler) dans le but de s’organiser et d’obtenir un résultat qu’il va offrir pour vous faire plaisir ou pour donner à quelqu’un lors de sa fête!

 

 

SUGGESTIONS POUR DÉVELOPPER SON INTÉRÊT ET SON ESTIME DE SOI

  • J’aime beaucoup des bricolages que tu fais.
  • Tu es capable d’inventer de très belles choses avec tes mains.
  • Ton bricolage est spécial et unique. Je l’aime beaucoup.
  • Que penses-tu de l’accrocher dans ta chambre ou sur le frigidaire?
  • Je t’ai ajouté du matériel pour tes bricolages car je les aime beaucoup. Veux-tu en faire un avec moi?
  • Tu as travaillé fort pour faire ce beau bricolage. Bravo!

Et voilà, à vous de jouer et de voir grandir votre enfant tout en le stimulant dans son quotidien.

Françoise Lespérance, ergothérapeute de Jouer et Grandir

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Les livres: un trésor pour enfants

Les livres sont un trésor pour les enfants dès leur plus jeune âge. En tant qu’adulte, il est possible de penser qu’un contact régulier avec des livres ne devrait pas commencer avant que l’enfant ait l’âge de 2 ou 3 ans. Au contraire, il est préférable de mettre l’enfant en contact avec les livres beaucoup plus tôt!

Les livres et l’enfant de 0 à 1½ ans

Dès que l’enfant peut fixer visuellement un objet et commence à interagir avec l’adulte par des sourires, il serait bien d’avoir un ou deux livres de grosses images en plastique qui soient ajoutés à ses hochets. L’enfant ne comprendra pas ce que les images veulent dire mais le livre devient une source de stimulation visuelle au même titre que son hochet. Pourquoi? Parce qu’il le regardera, le prendra dans sa main et possiblement le mettra dans sa bouche.

Un livre peut être fabriqué en plastique et contenir seulement des images qu’on nomme un imagier. Dès que l’enfant porte une attention à son imagier, vous pourrez nommer les images que le livre contient. Cela lui permet d’entendre des mots. Graduellement, il prend conscience de ce qui l’entoure: les objets et les animaux existants dans le monde. En grandissant, les livres peuvent prendre une place de plus en plus grande dans la vie de l’enfant. Ils deviennent un trésor de connaissances générales et de vocabulaire pour développer le langage.

Les livres et l’enfant de 1½- 2 ans

Vers l’âge de 18 mois, regarder des livres à tous les jours peut faire partie de la routine du soir. Il faut choisir un moment calme où l’enfant est capable de demeurer assis pendant quelques minutes avec vous. Idéalement, le meilleur moment de la journée est avant de se coucher où vous pouvez utiliser un livre d’images avec peu de texte écrit. Cela peut aussi être un livre associé à un disque de musique (CD-Rom) où les images représentent globalement la chanson qui joue. Ce moment de détente et de complicité avec l’enfant développe sa concentration, son attention et lui permet de faire des liens avec différentes situations de son quotidien.

Prendre du temps avec l’enfant pour regarder des livres facilite l’apprentissage des notions perceptuelles nécessaires à la lecture. Les livres deviennent pour l’enfant un moyen de passer du temps avec son parent et de communiquer avec lui dans une relation agréable et complice.

L’enfant peut aimer davantage certains livres que d’autres. Respecter ses intérêts car il aura besoin de les regarder plusieurs fois durant des semaines pour en intégrer toutes les informations que vous lui donnerez. Vous pouvez aussi ajouter des détails à chaque image tel que:

  • les émotions que vivent les gens,
  • les bruits que font les animaux,
  • la couleur des objets,
  • leurs grosseurs,
  • leurs fonctions dans la vie de tous les jours, etc.

Les livres et l’enfant de 3 ans

Vers trois ans, l’enfant pose souvent beaucoup de questions dont « Pourquoi …….? ». À cet âge, les livres peuvent contenir davantage d’images, de texte et de pages. Il peut maintenant tourner seul les pages d’un livre en carton pour les regarder. L’enfant apprend à tourner les pages selon la séquence de droite vers la gauche, du début vers la fin du livre.

De conserver du temps dédié aux livres dans la routine du soir est important pour l’enfant. C’est un moment où l’adulte lui enseigne de nouveaux concepts tel que la notion du temps à travers une séquence d’activités que le livre illustre. Ou pour lui fournir de l’information sur des événements importants qui se passe autour de lui. Par exemple, le livre peut expliquer les étapes de la grossesse de sa mère dont l’aboutissement lui donnera un nouveau petit frère ou petite sœur. Les livres sont un trésor pour que l’enfant découvre de nouvelles idées ou pour qu’il apprenne à connaître ce qui se passe dans des pays lointain. Par la suite, il peut utiliser ces nouvelles connaissances en les intégrant dans ses jeux grâce à son imagination et à sa créativité.Voir autre article du blog

Certains livres vont stimuler l’enfant à retrouver des détails dans un ensemble d’objets. Par exemple, il faut retrouver le chat noir dans une image qui contient une multitude de détails. Ce genre de livre développe plusieurs notions perceptuelles qui sont préalables à la lecture et à l’écriture. En intégrer un ou deux dans la collection de l’enfant ou les emprunter à la bibliothèque est une excellente solution pour stimuler l’utilisation de sa vision dans la perception des détails et la constance des formes.

Les livres et l’enfant de 4-5 ans

Vers l’âge de quatre et cinq ans, les livres peuvent contenir davantage de textes. L’adulte peut lire le contenu à l’enfant pour lui raconter des histoires tout en utilisant les images pour aider l’enfant à comprendre l’histoire. En prenant des intonations de voix différentes, l’enfant peut reconnaître les émotions des personnages. Il pourra faire des liens avec son propre comportement dans certaines situations de son quotidien. Par exemple, si l’histoire exprime de la tristesse, il peut faire le lien avec une situation qu’il a vécu où il s’est senti dans la même émotion. La lecture de l’histoire permet à l’enfant de pouvoir exprimer ses propres émotions à son parent ou à l’adulte qui lui raconte le li

Donc, les livres sont un réel trésor qui peuvent faire partie de l’environnement de l’enfant et cela, le plus tôt possible soit dès l’âge de 6 mois. Au fur et à mesure que l’enfant grandit, il faut choisir les livres pour les faire évoluer avec lui en tenant compte de certains critères:

  • son matériel de conception (plastique, carton, papier épais),
  • la grosseur et la complexité des images,
  • la quantité et la grosseur du texte supportant les images
  • le nombre de pages du livre
  • la facilité à tourner les pages.

La lecture est une activité stimulante et agréable que les parents peuvent intégrer dans la routine du quotidien pour passer un moment de complicité avec leur enfant.

Françoise Lespérance, ergothérapeute

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La routine chez l’enfant

Avez-vous mis en place une routine du matin et du soir avec vos enfants? Comment se passe vos débuts et fins de journée avec vos enfants? Facile ou extrêmement difficile?  Cela semble banal mais votre enfant a réellement besoin d’une routine quotidienne le matin et le soir. Cette routine peut être différente la semaine de celle de la fin de semaine ou lors de journées spéciales.

Pourquoi ce besoin de routine chez l’enfant? Parce que cela va le sécuriser, l’aider à comprendre la notion du temps et la séquence des activités pouvant se faire le matin ainsi que le soir. L’installation de routine va également aider votre enfant à acquérir de l’autonomie, le responsabiliser et développer son estime de lui-même.

Comment mettre en place une routine du matin et du soir avec votre enfant? Il faut cerner les activités qui reviennent à tous les jours comme par exemple: déjeuner, se brosser les dents, aller sur le petit pot ou au toilette, s’habiller, ranger sa chambre et ses jouets avant de partir pour la garderie ou l’école, etc… Lorsque les principales activités sont identifiées, un moyen d’aider l’enfant est de trouver des images représentant chacune de ces activités et de les coller sur un carton qui est placé à un endroit stratégique dans la maison sur un petit babillard ou directement au mur. Cet aide-mémoire va aider votre enfant à visualiser et à mieux connaître les différentes activités qui font partie de la routine du matin ou de celle du soir. C’est un outil intéressant à se référer surtout un début de l’installation d’un routine dans le déroulement de la journée.

La routine représentée visuellement aide l’enfant dans sa transition d’une activité à l’autre pour sa gestion du temps. Certains enfants ont de la difficulté à intégrer la notion du temps et ce besoin de transition entre les activités. Dans ce cas, de nommer et référer visuellement à la prochaine activité qui devrait être faite par l’enfant va faciliter cette transition.

Lorsque l’installation d’une routine du matin ou du soir demeure difficile pour l’enfant au niveau de son comportement, vous pouvez ajouter un outil de gestion des émotions sous forme d’une bandelette de carton passant du vert – jaune – vert (15 cm X 2 cm) que vous installez près de la routine visuelle. À chaque jour, vous pouvez déterminer si l’exécution de la routine s’est bien passée (vert), des activités ont été plus difficiles (jaune) ou cela ne s’est pas bien passé (rouge). Cela va aider l’enfant à conscientiser ses actions, son autonomie et ses émotions. Si tout s’est bien déroulé, donnez lui un renforçateur sous forme verbale ou autre (ex. Bravo, tu es un champion, lui faire un câlin,…)

Vous pouvez aussi utiliser un tableau de routine pour une seule activité si vous voulez travailler de façon spécifique. Par exemple, vous voulez que votre enfant se brosse les dents tout seul. Votre tableau pourrait être installé dans la salle de bain avec les images suivantes: une brosse à dent, un tube de pâte à dent ouvert, un enfant qui met la pâte à dent sur la brosse, un enfant qui se brosse les dents, une photo montrant le robinet (pour rincer la brosse), un verre rempli d’eau (pour se rincer la bouche), un tube de pâte à dent fermé, un enfant qui sourit.

Il est important de bien déterminer ce que l’enfant peut faire seul et où, il a besoin d’aide dans l’exécution les activités de la routine. Il faut l’encourager, référer régulièrement aux outils visuels pour faciliter une intégration. Lors de journées spéciales où il ne sera pas possible de faire la routine, prévenez votre enfant avant que des changements vont avoir lieu. Cela va l’aider à mieux accepter ces changement et le sécuriser.

Pour une période de plusieurs jours où la routine ne sera pas possible comme lors d’un voyage, expliquez à votre enfant ce qui se passe. Vous pouvez aussi faire une petit calendrier indiquant le nombre de jours  sur une ligne du temps où vous ne serez pas à la maison. Cela l’aidera à comprendre mieux ce qui se passe et diminuera son insécurité. N’oubliez pas que l’enfant a besoin de sécurité, de points de repères dans le temps pour bien gérer ses émotions et son autonomie.

Françoise Lespérance, ergothérapeute de Jouer et Grandir

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