par Francoise Lespérance | 14 février 2018 | Motricité fine
Le bricolage, selon le dictionnaire Larousse, est de faire de petits aménagements de ses propres mains. Donc, pour bricoler, il y a deux composantes importantes soit la motricité fine en utilisant les mains et la composante cognitive pour l’imagination, la créativité, l’organisation et le désir d’obtenir un résultat. En effet, pour stimuler le développement de l’enfant, le bricolage devient un médium très puissant à privilégier régulièrement dans la routine quotidienne.
Il y a des multitudes de bricolage possible dépendamment du matériel que l’adulte fournit à l’enfant. Par exemple, des morceaux de papier de soie, du carton mince de couleur, des crayons de couleur, de la colle en bâton et une paire de ciseaux pour enfant peuvent permettre de réussir une grande variation de bricolage comme démontré dans la photo ci-jointe.
Effectivement, dès l’âge de 2 ans, l’enfant peut déchirer le papier de soie et en faire des petites boules. Avec les crayons de feutre ou de couleurs, c’est un plaisir de faire un gribouillage sur un carton de couleur. Par la suite, il va coller les morceaux de carton mince avec la colle que vous lui présentez. Et voilà, un très beau bricolage que vous avez fait avec l’enfant. Celui-ci va en retirer une grande satisfaction à le montrer à sa famille. Toutes ces actions favorise le développement de son estime de soi que vous aidez ainsi à mettre en place.
MOTRICITÉ FINE ET BRICOLAGE
La motricité fine (Voir autre article ) est l’utilisation des mouvements des mains pour faire les différentes activités du quotidien. L’enfant de quelques mois est malhabile car il apprend à coordonner son œil avec la main (coordination oculo-motrice) pour attraper et relâcher des objets. Par la suite, il raffine de plus en plus sa coordination pour devenir plus précis dans ses mouvements. Il réussit à utiliser son pouce avec son index pour prendre de petits objets tel que des morceaux de nourriture sur sa tablette vers l’âge d’un an. À deux ans, il est capable de tenir les crayons de couleurs globalement dans sa main pour faire des traits sur une feuille. À trois ans, il contrôle de mieux en mieux le crayon et les mouvements de sa main. Il commence à comprendre le mouvement d’ouverture et de fermeture d’un ciseau pour enfant dans le but de faire des entailles dans du carton mince. Par la suite, les mouvements de ses doigts, de sa main, de son poignet et de son corps se raffinent pour une préhension fonctionnelle de ces crayons et ciseaux. En bref, cela lui facilite la tâche lors de ses jeux de bricolage.
CRÉATIVITÉ ET IMAGINATION
Les premiers bricolage de l’enfant ne représenteront rien de concret pour l’adulte. Encouragez-le à utiliser le matériel que vous mettez à sa disposition tel que la pâte à modeler, les crayons de couleurs, le papier, le carton mince, du papier de soie, de la ouate, des images collantes (stikers), etc. Faites l’activité avec lui pour l’aider à utiliser sa créativité et son imagination. N’essayez pas de deviner ce que le bricolage représente. Demandez-lui et félicitez-le.
Indiquez la date sur certains bricolages que l’enfant fait. En les conservant, vous pourrez remarquer des changements qui démontrent de l’évolution de l’enfant. Sa motricité fine, sa créativité et son imagination à concocter des bricolages variées, colorées et stimulants vont s’améliorer avec le temps.
ORGANISATION ET RÉSULTAT
Après l’âge de 3 ans, conserver un espace accessible à l’enfant dans la maison pour le matériel de bricolage. Cela va grandement le stimuler à l’utiliser. De plus, impliquez-vous directement avec lui de temps en temps. De temps en temps, suggérez-lui de vous faire un « cadeau » sous forme de bricolage à son père ou son grand-père. De cette façon, son intérêt pour ces activités seront stimulés.
En effet, l’enfant va utiliser toutes ses ressources personnelles (motricité fine, créativité, imagination) et le matériel disponible (le varier régulièrement pour garder son intérêt à bricoler) dans le but de s’organiser et d’obtenir un résultat qu’il va offrir pour vous faire plaisir ou pour donner à quelqu’un lors de sa fête!
SUGGESTIONS POUR DÉVELOPPER SON INTÉRÊT ET SON ESTIME DE SOI
- J’aime beaucoup des bricolages que tu fais.
- Tu es capable d’inventer de très belles choses avec tes mains.
- Ton bricolage est spécial et unique. Je l’aime beaucoup.
- Que penses-tu de l’accrocher dans ta chambre ou sur le frigidaire?
- Je t’ai ajouté du matériel pour tes bricolages car je les aime beaucoup. Veux-tu en faire un avec moi?
- Tu as travaillé fort pour faire ce beau bricolage. Bravo!
Et voilà, à vous de jouer et de voir grandir votre enfant tout en le stimulant dans son quotidien.
Françoise Lespérance, ergothérapeute de Jouer et Grandir
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par Francoise Lespérance | 5 janvier 2018 | Activités d'apprentissage, Vision et perception
Les livres sont un trésor pour les enfants dès leur plus jeune âge. En tant qu’adulte, il est possible de penser qu’un contact régulier avec des livres ne devrait pas commencer avant que l’enfant ait l’âge de 2 ou 3 ans. Au contraire, il est préférable de mettre l’enfant en contact avec les livres beaucoup plus tôt!
Les livres et l’enfant de 0 à 1½ ans
Dès que l’enfant peut fixer visuellement un objet et commence à interagir avec l’adulte par des sourires, il serait bien d’avoir un ou deux livres de grosses images en plastique qui soient ajoutés à ses hochets. L’enfant ne comprendra pas ce que les images veulent dire mais le livre devient une source de stimulation visuelle au même titre que son hochet. Pourquoi? Parce qu’il le regardera, le prendra dans sa main et possiblement le mettra dans sa bouche.
Un livre peut être fabriqué en plastique et contenir seulement des images qu’on nomme un imagier. Dès que l’enfant porte une attention à son imagier, vous pourrez nommer les images que le livre contient. Cela lui permet d’entendre des mots. Graduellement, il prend conscience de ce qui l’entoure: les objets et les animaux existants dans le monde. En grandissant, les livres peuvent prendre une place de plus en plus grande dans la vie de l’enfant. Ils deviennent un trésor de connaissances générales et de vocabulaire pour développer le langage.
Les livres et l’enfant de 1½- 2 ans
Vers l’âge de 18 mois, regarder des livres à tous les jours peut faire partie de la routine du soir. Il faut choisir un moment calme où l’enfant est capable de demeurer assis pendant quelques minutes avec vous. Idéalement, le meilleur moment de la journée est avant de se coucher où vous pouvez utiliser un livre d’images avec peu de texte écrit. Cela peut aussi être un livre associé à un disque de musique (CD-Rom) où les images représentent globalement la chanson qui joue. Ce moment de détente et de complicité avec l’enfant développe sa concentration, son attention et lui permet de faire des liens avec différentes situations de son quotidien.
Prendre du temps avec l’enfant pour regarder des livres facilite l’apprentissage des notions perceptuelles nécessaires à la lecture. Les livres deviennent pour l’enfant un moyen de passer du temps avec son parent et de communiquer avec lui dans une relation agréable et complice.
L’enfant peut aimer davantage certains livres que d’autres. Respecter ses intérêts car il aura besoin de les regarder plusieurs fois durant des semaines pour en intégrer toutes les informations que vous lui donnerez. Vous pouvez aussi ajouter des détails à chaque image tel que:
- les émotions que vivent les gens,
- les bruits que font les animaux,
- la couleur des objets,
- leurs grosseurs,
- leurs fonctions dans la vie de tous les jours, etc.
Les livres et l’enfant de 3 ans
Vers trois ans, l’enfant pose souvent beaucoup de questions dont « Pourquoi …….? ». À cet âge, les livres peuvent contenir davantage d’images, de texte et de pages. Il peut maintenant tourner seul les pages d’un livre en carton pour les regarder. L’enfant apprend à tourner les pages selon la séquence de droite vers la gauche, du début vers la fin du livre.
De conserver du temps dédié aux livres dans la routine du soir est important pour l’enfant. C’est un moment où l’adulte lui enseigne de nouveaux concepts tel que la notion du temps à travers une séquence d’activités que le livre illustre. Ou pour lui fournir de l’information sur des événements importants qui se passe autour de lui. Par exemple, le livre peut expliquer les étapes de la grossesse de sa mère dont l’aboutissement lui donnera un nouveau petit frère ou petite sœur. Les livres sont un trésor pour que l’enfant découvre de nouvelles idées ou pour qu’il apprenne à connaître ce qui se passe dans des pays lointain. Par la suite, il peut utiliser ces nouvelles connaissances en les intégrant dans ses jeux grâce à son imagination et à sa créativité.Voir autre article du blog
Certains livres vont stimuler l’enfant à retrouver des détails dans un ensemble d’objets. Par exemple, il faut retrouver le chat noir dans une image qui contient une multitude de détails. Ce genre de livre développe plusieurs notions perceptuelles qui sont préalables à la lecture et à l’écriture. En intégrer un ou deux dans la collection de l’enfant ou les emprunter à la bibliothèque est une excellente solution pour stimuler l’utilisation de sa vision dans la perception des détails et la constance des formes.
Les livres et l’enfant de 4-5 ans
Vers l’âge de quatre et cinq ans, les livres peuvent contenir davantage de textes. L’adulte peut lire le contenu à l’enfant pour lui raconter des histoires tout en utilisant les images pour aider l’enfant à comprendre l’histoire. En prenant des intonations de voix différentes, l’enfant peut reconnaître les émotions des personnages. Il pourra faire des liens avec son propre comportement dans certaines situations de son quotidien. Par exemple, si l’histoire exprime de la tristesse, il peut faire le lien avec une situation qu’il a vécu où il s’est senti dans la même émotion. La lecture de l’histoire permet à l’enfant de pouvoir exprimer ses propres émotions à son parent ou à l’adulte qui lui raconte le li
Donc, les livres sont un réel trésor qui peuvent faire partie de l’environnement de l’enfant et cela, le plus tôt possible soit dès l’âge de 6 mois. Au fur et à mesure que l’enfant grandit, il faut choisir les livres pour les faire évoluer avec lui en tenant compte de certains critères:
- son matériel de conception (plastique, carton, papier épais),
- la grosseur et la complexité des images,
- la quantité et la grosseur du texte supportant les images
- le nombre de pages du livre
- la facilité à tourner les pages.
La lecture est une activité stimulante et agréable que les parents peuvent intégrer dans la routine du quotidien pour passer un moment de complicité avec leur enfant.
Françoise Lespérance, ergothérapeute
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par Francoise Lespérance | 20 décembre 2017 | Activités quotidiennes
Avez-vous mis en place une routine du matin et du soir avec vos enfants? Comment se passe vos débuts et fins de journée avec vos enfants? Facile ou extrêmement difficile? Cela semble banal mais votre enfant a réellement besoin d’une routine quotidienne le matin et le soir. Cette routine peut être différente la semaine de celle de la fin de semaine ou lors de journées spéciales.
Pourquoi ce besoin de routine chez l’enfant? Parce que cela va le sécuriser, l’aider à comprendre la notion du temps et la séquence des activités pouvant se faire le matin ainsi que le soir. L’installation de routine va également aider votre enfant à acquérir de l’autonomie, le responsabiliser et développer son estime de lui-même.
Comment mettre en place une routine du matin et du soir avec votre enfant? Il faut cerner les activités qui reviennent à tous les jours comme par exemple: déjeuner, se brosser les dents, aller sur le petit pot ou au toilette, s’habiller, ranger sa chambre et ses jouets avant de partir pour la garderie ou l’école, etc… Lorsque les principales activités sont identifiées, un moyen d’aider l’enfant est de trouver des images représentant chacune de ces activités et de les coller sur un carton qui est placé à un endroit stratégique dans la maison sur un petit babillard ou directement au mur. Cet aide-mémoire va aider votre enfant à visualiser et à mieux connaître les différentes activités qui font partie de la routine du matin ou de celle du soir. C’est un outil intéressant à se référer surtout un début de l’installation d’un routine dans le déroulement de la journée.
La routine représentée visuellement aide l’enfant dans sa transition d’une activité à l’autre pour sa gestion du temps. Certains enfants ont de la difficulté à intégrer la notion du temps et ce besoin de transition entre les activités. Dans ce cas, de nommer et référer visuellement à la prochaine activité qui devrait être faite par l’enfant va faciliter cette transition.
Lorsque l’installation d’une routine du matin ou du soir demeure difficile pour l’enfant au niveau de son comportement, vous pouvez ajouter un outil de gestion des émotions sous forme d’une bandelette de carton passant du vert – jaune – vert (15 cm X 2 cm) que vous installez près de la routine visuelle. À chaque jour, vous pouvez déterminer si l’exécution de la routine s’est bien passée (vert), des activités ont été plus difficiles (jaune) ou cela ne s’est pas bien passé (rouge). Cela va aider l’enfant à conscientiser ses actions, son autonomie et ses émotions. Si tout s’est bien déroulé, donnez lui un renforçateur sous forme verbale ou autre (ex. Bravo, tu es un champion, lui faire un câlin,…)
Vous pouvez aussi utiliser un tableau de routine pour une seule activité si vous voulez travailler de façon spécifique. Par exemple, vous voulez que votre enfant se brosse les dents tout seul. Votre tableau pourrait être installé dans la salle de bain avec les images suivantes: une brosse à dent, un tube de pâte à dent ouvert, un enfant qui met la pâte à dent sur la brosse, un enfant qui se brosse les dents, une photo montrant le robinet (pour rincer la brosse), un verre rempli d’eau (pour se rincer la bouche), un tube de pâte à dent fermé, un enfant qui sourit.
Il est important de bien déterminer ce que l’enfant peut faire seul et où, il a besoin d’aide dans l’exécution les activités de la routine. Il faut l’encourager, référer régulièrement aux outils visuels pour faciliter une intégration. Lors de journées spéciales où il ne sera pas possible de faire la routine, prévenez votre enfant avant que des changements vont avoir lieu. Cela va l’aider à mieux accepter ces changement et le sécuriser.
Pour une période de plusieurs jours où la routine ne sera pas possible comme lors d’un voyage, expliquez à votre enfant ce qui se passe. Vous pouvez aussi faire une petit calendrier indiquant le nombre de jours sur une ligne du temps où vous ne serez pas à la maison. Cela l’aidera à comprendre mieux ce qui se passe et diminuera son insécurité. N’oubliez pas que l’enfant a besoin de sécurité, de points de repères dans le temps pour bien gérer ses émotions et son autonomie.
Françoise Lespérance, ergothérapeute de Jouer et Grandir
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par Francoise Lespérance | 13 décembre 2017 | Développement général de l'enfant
La période propice au développement de ce potentiel de créativité et d’imagination est entre l’âge de 2½ à 6 ans car l’enfant est curieux envers ce qui se passe autour de lui. C’est une période de découverte et d’observation qui favorise sa compréhension du monde, des objets et des activités que font les adultes. L’enfant va donc se servir de ses connaissances déjà acquises, ses observations et de sa capacité d’imitation pour les intégrer dans ses jeux imaginaires de « faire semblant ». Il va ainsi jouer à devenir un pompier pour éteindre un feu, une maman qui berce son bébé, un docteur qui soigne ses toutous malades, etc. Il va intégrer dans ses jeux des parties de la réalité qu’il aura observé et il en ajoutera par lui-même pour se conter des histoires ou la raconter à ses toutous.L’adulte doit être conscient que l’enfant a besoin de lui pour initier l’utilisation de son imagination et sa créativité soit stimuler son potentiel personnel.
Comment aider l’enfant à développer son imagination et sa créativité
Cela débute par l’imitation de mouvements très simple avant l’âge d’un an comme sourire lorsque l’adulte lui sourit, taper des mains lorsque l’adulte le fait, imiter l’adulte qui met des blocs dans un contenant, etc.
Entre l’âge d’un à deux ans, essayez de déterminer ce que vous faites à tous les jours et ciblez une activité simple où votre enfant pourrait y participer. En intégrant l’enfant dans diverses activités exécutées par ses parents ou les personnes de son entourage, cela va lui donner des idées de jeux imaginaires.
Mettez à sa disponibilité des toutous, des marionnettes, des figurines, des poupées, des camions, des aliments en plastic ainsi que des boîtes de carton, des contenants de plastic, des livres, des morceaux de tissus, des serviettes, etc. Cela ne prend pas des jouets sophistiqués pour que l’enfant utilise son imagination.
Dans la routine de la journée, prévoyez des périodes où l’enfant n’a pas d’activités structurées pour qu’il ait des occasions de se trouver lui-même quelque chose à faire à partir de son imagination. Lors de ces périodes de temps, débutez avec lui un jeu imaginaire avec ses toutous ou ses figurines en inventant un scénario souvent basé sur votre quotidien. Par la suite, vous pourrez suggérer à l’enfant de faire le même jeu seul avec ses toutous ou autres jouets. L’enfant va souvent imiter ce que l’adulte va avoir déjà fait avec lui et va ajouter sa touche personnelle.
Vous pouvez conserver un œil sur le jeu imaginatif de l’enfant et lorsque vous voyez qu’il décroche rapidement, allez le rejoindre et ajoutez-lui des éléments pour l’aider à y conserver son intérêt. Posez lui des questions sur ce qui se passe avec son camion ou sa poupée, sur ce qu’il pourrait faire maintenant que le camion est rempli de gaz ou que la poupée a bien dormi.Cela devrait l’aider à inventer des éléments de scénario supplémentaires et développer son imagination.
Déterminez les périodes de temps limitées dans la routine de la journée où votre enfant se retrouve devant la télévision ou à des activités structurées et ciblez des moments où l’enfant aura du temps pour des jeux sans structure ou règles pour utiliser son imagination de « Faire semblant ».
En conclusion, stimuler et développer le potentiel d’imagination et de créativité de l’enfant va l’aider à prendre confiance dans son potentiel personnel, l’aide à trouver des réponses à ses propres questions de « Pourquoi … » et contribue à développer ses habiletés sociales pour inventer des jeux avec les amis de la garderie ou de l’école.
Françoise Lespérance
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par Francoise Lespérance | 4 décembre 2017 | Motricité fine
Le terme de motricité fine est utilisé pour décrire l’utilisation des mains dans les diverses activités de la vie courante. C’est tout à fait vrai mais cela est un peu plus large que cela. Lorsqu’on parle de motricité fine, il faut envisager l’ensemble des mouvements des membres supérieurs (les bras) en coordination avec d’autres sens comme la vision et l’audition ainsi qu’avec les mouvements globaux du corps.
Les mains ont une grande utilité pour le fonctionnement de chaque personne dans sa vie. On ne fait que penser au moment où l’on se coupe et installe un pansement pour faire guérir un doigt. Ce pansement est très handicapant pour écrire, se laver, utiliser son couteau, etc.
Le bébé qui devient un jeune enfant a besoin de développer sa motricité fine dès ses premiers mois de vie. La première étape qui va grandement aider le bébé est le développement de sa vision et de son audition. Vers l’âge de 3-4 mois, il peut fixer visuellement un objet et tendre la main vers cet objet pour tenter de l’attraper. Si le jouet émet de la musique en plus d’être très attrayant visuellement, ce jouet va le stimuler à comprendre également à tourner sa tête pour le regarder et d’essayer d’y toucher avec une de ses mains.
Durant la première année de vie, l’enfant développe principalement une préhension grossière des objets et sa capacité à pouvoir les relâcher volontairement. Entre 1 an et 2 ans, il va réussir certaines prises pouvant être faites avec ses doigts. Nous pouvons parler du raffinement graduel de sa motricité fine. La prise pouce-index apparaît vers l’âge de 9 mois à un an pour saisir des objets de grosseur moyenne. Il peut alors prendre des objets tel que des blocs ou des couvercles de plastique et les mettre dans un contenant. Un peu plus tard, il commencera à orienter l’objet pour les insérer dans une large fente (par exemple insérer des gros sous dans une banque). Il peut aussi réussir à actionner certains mécanismes de jouets action-réaction en touchant des boutons.
La motricité fine va continuer à se raffiner entre l’âge de deux et trois ans où il va aimer jouer avec la pâte à modeler en créant des boules avec ses deux mains, aplatir ces boules avec la paume de sa main ou un doigt à la fois de chacune de ses mains. Il peut aussi commencer à manipuler des outils comme un rouleau à pâte tenu avec ses deux mains pour écraser la pâte à modeler pour faire des « biscuits ». Ces activités sont intéressantes mais il ne faut pas oublier que l’enfant a besoin de l’adulte pour le diriger et lui servir de modèle dans les activités.
Vers trois ans, l’enfant démontre plus de concentration et peut demeurer à la table pour faire des activités de bricolage qui vont travailler sa motricité fine. Ainsi, l’utilisation des crayons de couleurs en bois, les ciseaux à bouts ronds, les cartons minces sont de la partie pour la création d’oeuvres d’art dont il sera fier d’accrocher dans sa chambre ou la cuisine!
Vers quatre et cinq ans, le raffinement de sa motricité fine incluant la coordination oeil-main devient importante pour le préparer à son entrée scolaire où il aura bientôt à écrire son prénom et des lettres. Cela signifie de stimuler sa préhension du crayon à trois doigts (tripode) ainsi que sa dissociation du pouce avec les autres doigts. Il faut aussi travailler sa dominance manuelle (droite ou gauche) et son contrôle posturel (contrôle de son tronc) car cela lui sera beaucoup plus facile dans les diverses activités du préscolaire.
Ceci vous donne un aperçu très global de l’évolution de la motricité fine de la naissance à l’âge de cinq ans.
Françoise Lespérance, ergothérapeute
Si vous observez des difficultés chez l’enfant, voici une formation en ligne qui pourrait vous aider à comprendre la dyspraxie visuo-spatiale qui influence la coordination oculo-motrice.