La motricité fine

Le terme de motricité fine est utilisé pour décrire l’utilisation des mains dans les diverses activités de la vie courante. C’est tout à fait vrai mais cela est un peu plus large que cela. Lorsqu’on parle de motricité fine, il faut envisager l’ensemble des mouvements des membres supérieurs (les bras) en coordination avec d’autres sens comme la vision et l’audition ainsi qu’avec les mouvements globaux du corps.
Les mains ont une grande utilité pour le fonctionnement de chaque personne dans sa vie. On ne fait que penser au moment où l’on se coupe et installe un pansement pour faire guérir un doigt. Ce pansement est très handicapant pour écrire, se laver, utiliser son couteau, etc.
Le bébé qui devient un jeune enfant a besoin de développer sa motricité fine dès ses premiers mois de vie. La première étape qui va grandement aider le bébé est le développement de sa vision et de son audition. Vers l’âge de 3-4 mois, il peut fixer visuellement un objet et tendre la main vers cet objet pour tenter de l’attraper. Si le jouet émet de la musique en plus d’être très attrayant visuellement, ce jouet va le stimuler à comprendre également à tourner sa tête pour le regarder et d’essayer d’y toucher avec une de ses mains.
Durant la première année de vie, l’enfant développe principalement une préhension grossière des objets et sa capacité à pouvoir les relâcher volontairement. Entre 1 an et 2 ans, il va réussir certaines prises pouvant être faites avec ses doigts. Nous pouvons parler du raffinement graduel de sa motricité fine. La prise pouce-index apparaît vers l’âge de 9 mois à un an pour saisir des objets de grosseur moyenne. Il peut alors prendre des objets tel que des blocs ou des couvercles de plastique et les mettre dans un contenant. Un peu plus tard, il commencera à orienter l’objet pour les insérer dans une large fente (par exemple insérer des gros sous dans une banque). Il peut aussi réussir à actionner certains mécanismes de jouets action-réaction en touchant des boutons.
La motricité fine va continuer à se raffiner entre l’âge de deux et trois ans où il va aimer jouer avec la pâte à modeler en créant des boules avec ses deux mains, aplatir ces boules avec la paume de sa main ou un doigt à la fois de chacune de ses mains. Il peut aussi commencer à manipuler des outils comme un rouleau à pâte tenu avec ses deux mains pour écraser la pâte à modeler pour faire des « biscuits ». Ces activités sont intéressantes mais il ne faut pas oublier que l’enfant a besoin de l’adulte pour le diriger et lui servir de modèle dans les activités.
Vers trois ans, l’enfant démontre plus de concentration et peut demeurer à la table pour faire des activités de bricolage qui vont travailler sa motricité fine. Ainsi, l’utilisation des crayons de couleurs en bois, les ciseaux à bouts ronds, les cartons minces sont de la partie pour la création d’oeuvres d’art dont il sera fier d’accrocher dans sa chambre ou la cuisine!
Vers quatre et cinq ans, le raffinement de sa motricité fine incluant la coordination oeil-main devient importante pour le préparer à son entrée scolaire où il aura bientôt à écrire son prénom et des lettres. Cela signifie de stimuler sa préhension du crayon à trois doigts (tripode) ainsi que sa dissociation du pouce avec les autres doigts. Il faut aussi travailler sa dominance manuelle (droite ou gauche) et son contrôle posturel (contrôle de son tronc) car cela lui sera beaucoup plus facile dans les diverses activités du préscolaire.
Ceci vous donne un aperçu très global de l’évolution de la motricité fine de la naissance à l’âge de cinq ans.

Françoise Lespérance, ergothérapeute

Si vous observez des difficultés chez l’enfant, voici une formation en ligne qui pourrait vous aider à comprendre la dyspraxie visuo-spatiale qui influence la coordination oculo-motrice.

 

Pourquoi avoir recours à un ergothérapeute?

Pourquoi avoir recours à un ergothérapeute?

L’ergothérapeute est un professionnel du domaine la santé bien connu dans plusieurs pays à travers le monde. L’ergothérapeute peut travailler auprès de clientèle provenant de toutes les strates d’âge de la population. Son travail est d’utiliser l’activité comme médium principal pour améliorer les capacités physiques et cognitives de l’enfant ou de l’adulte. Chez les enfants, la préoccupation est de maximiser le développement ainsi que leur autonomie dans les activités de tous les jours.

Lorsque l’enfant est tout petit (entre la naissance et un an), l’enfant normal évolue très rapidement dans plusieurs sphères de son développement. Au niveau moteur, il apprend à contrôler son corps pour pouvoir un jour marcher vers 10 à 15 mois. Au niveau visuel, il développe sa fixation et poursuite visuelle pour coordonner ses mouvements moteurs et pouvoir interagir avec son environnement. Ainsi, il peut saisir un hochet, un jouet, tenir sa bouteille de lait, etc… Au niveau auditif, il devient attentif aux différents sons des voix familières autour de lui et peut tourner la tête pour regarder ce qui se passe ou interagir avec la personne qui lui parle. Ses premiers sons (autres les pleurs) débutent lentement pour un jour dire « papa » ou « maman ». Parfois, ce ne sont pas les premiers mots que l’enfant va dire au grand détriment de ses parents qui ont très hâte que leur enfant les nomme. Ceci est un aperçu très bref du développement de l’enfant durant sa première année de vie car un livre complet peut être écrit sur l’enfant durant ses premiers mois et années de sa vie.

À quel moment, doit-on penser que son enfant a besoin d’ergothérapie?
Durant la 1ere année de vie, si l’enfant a des difficultés à boire (bouteille ou allaitement); s’il ne développe pas sa coordination de son oeil avec la main pour saisir des objets, s’il ne développe pas ses capacités motrices.
Entre un an et deux ans, l’ergothérapeute va regarder toute la relation que l’enfant développe avec les jouets et des concepts plus abstraits comme la connaissance des couleurs, de la notion pareil pas pareil, les formes,… Il va aussi évaluer et observer l’autonomie de l’enfant pour manger, s’habiller, ranger ses jouets,…
Entre 2 ans et 4 ans, l’ergothérapeute continue à intervenir sur l’aspect moteur, sensoriel, perceptuel et cognitif de l’enfant pour s’assurer qu’il développe tous ces aspects qui vont lui permettre d’intégrer le milieu scolaire par la suite. Par exemple, la prise de crayon, le découpage, la traçage, le coloriage, la connaissance des notions d’espace, son autonomie dans les routines de la journée,…

Comme vous pouvez le constater, la profession d’ergothérapeute couvre un champ très large d’activités où il peut intervenir auprès de l’enfant durant sa petite enfance. Dans le prochain article, j’aborderai l’importance de l’aspect visuel de l’enfant et la relation avec son environnement.

Françoise Lespérance. ergothérapeute

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